Le Jeu de Paume présente jusqu’au 17 mai une très belle exposition autour de Florence Henri (1893-1982), photographe peu connue aujourd’hui mais dont le travail a marqué les avant-gardes en matière photographique.

Florence Henri, Composition, 1928. Epreuve gélatino-argentique d’époque 27,2 x 37,5 cm. Bauhaus Archiv, Berlin. Florence Henri © Galleria Martini & Ronchetti Photo © Bauhaus Archiv
Florence Henri, Composition, 1928. Epreuve gélatino-argentique d’époque
27,2 x 37,5 cm. Bauhaus Archiv, Berlin. Florence Henri © Galleria Martini & Ronchetti Photo © Bauhaus Archiv

Il y a un siècle, Florence Henri avait une vingtaine d’années.
Très attirée par les arts, elle étudiait en Allemagne après être née aux Etats-Unis d’un père français et d’une mère allemande. Ayant perdue sa mère jeune puis son père, elle passa son enfance entre la Silésie, l’Angleterre puis l’Italie. C’est la musique, alors, qui la passionne.

Quand elle part à Berlin, en 1912, elle y rencontre de nombreux artistes d’avant-garde, particulièrement dans le milieu musical. Elle délaisse alors, peu à peu, la musique pour la peinture, puis ce sera la photographie qui réclamera toute son attention, trouvant dans celle-ci des débuts de réponses à ses interrogations d’artiste peintre et surtout un vaste terrain de recherches sur la composition, la fragmentation de l’image, la lumière, la perspective ou la profondeur de champ.
Et puis, le côté anti conformiste de ce nouveau médium, le progrès et la modernité qu’il incarne, tout cela lui correspond particulièrement bien.

Florence Henri, Femme aux cartes, 1930. épreuve gélatino-argentique d’époque 39 x 28,5 cm. Collection particulière, courtesy Archives Florence Henri, Gênes Florence Henri © Galleria Martini & Ronchetti
Florence Henri, Femme aux cartes, 1930. épreuve gélatino-argentique d’époque
39 x 28,5 cm. Collection particulière, courtesy Archives Florence Henri, Gênes Florence Henri © Galleria Martini & Ronchetti

En 1924, elle s’installe à Paris, fait rapidement partie de l’intelligentsia parisienne et européenne de l’époque, très présente et très stimulante. Elle évolue dans un climat d’émulsion artistique, entourée de Fernand Léger, Robert et Sonia Delaunay, Hans Arp, László Moholy-Nagy, Theo Van Doesburg….
Florence Henri se réclame et s’inspire des courants avant-gardistes de son époque, le cubisme, le constructivisme ou le surréalisme. Elle ouvre son studio photo en 1929 à Paris, où elle donne des cours de photographie et s’impose dans les portraits qu’elle y réalise. Son travail est le résultat d’un mélange de recherches sur les lignes, la composition ou la lumière, d’une grande rigueur technique et d’un oeil, d’un regard plein de perspicacité.

Entre les années 30 et 40, Florence Henri est reconnue pour son travail de recherche, ses portraits, ses publications dans différentes revues prestigieuses : Arts et Métiers Graphiques, Lilliput…Elle se sert pour son travail professionnel de toutes ses avancées et ses explorations, l’utilisation des reflets, des collages, des perspectives, des photomontages…
Elle voyage en Europe, aux Etats-Unis, expose partout, ses photographies sont publiées dans des revues internationales.

Cent trente tirages d’époque, des documents et des archives composent le parcours proposé par le Jeu de Paume.

Florence Henri, Autoportrait, 1928. épreuve gélatino-argentique d'époque 39,3 x 25,5 cm Staatliche Museen zu Berlin, Kunstbibliothek Florence Henri © Galleria Martini & Ronchetti
Florence Henri, Autoportrait, 1928. épreuve gélatino-argentique d’époque
39,3 x 25,5 cm
Staatliche Museen zu Berlin, Kunstbibliothek Florence Henri © Galleria Martini & Ronchetti

Si Florence Henri n’est jamais vraiment tombée dans l’oubli, si son travail a marqué les avants gardes en matière photographique, il est bon aujourd’hui qu’elle nous soit rappelée à la mémoire, de rendre hommage à son beau travail.

 

Florence Henri
Miroir des avant-gardes, 1927-1940
du 24 février au 17 mai 2015

JEU DE PAUME
1, place de la Concorde
75008 Paris
Renseignements : 01 47 03 12 50
ou [email protected]
Accès par le jardin des Tuileries,
escaliers côté rue de Rivoli.
Accès aux personnes handicapées,
par l’entrée principale place de la Concorde.

Heures d’ouverture au public :
Mardi (nocturne) : 11h à 21h
Mercredi à dimanche : 11h à 19h
Fermeture le lundi, y compris les lundis fériés.
Fermeture le 25 décembre, le 1er janvier et le 1er mai.
Fermeture des caisses 30 minutes avant la fermeture du bâtiment.
Fermeture des salles 5 minutes avant la fermeture du bâtiment.

Tarifs :
Plein tarif : 8,50€
Tarif réduit : 5,50€
Accès libre aux expositions de la programmation Satellite
Les « mardis jeunes » : entrée gratuite pour les étudiants et les moins de 26 ans le dernier mardi du mois, de 17h à 21h
La vente des billets se termine une demi-heure
avant la fermeture des espaces d’expositions.
Une visite commentée est proposée chaque mercredi et samedi à 12h30. Visite gratuite sur présentation de votre billet d’entrée aux expositions.

Accès :
Métro : ligne 1, 8 et 12 – Concorde
Bus : 24, 42, 72, 73, 84, 94
Velib’ : Station n° 1020 : 2 rue Cambon
Station n° 1018 : 2 rue d’Alger
Station n° 215 215 Rue Saint-Honoré
Station n° 8005 : 4 place de la Madeleine
Parking Vinci Park Services : 6 Place de la Concorde
Parking Tuileries : 38 Rue du Mont Thabor

Pour de plus amples informations, consulter le site officiel du Jeu de Paume : www.jeudepaume.org

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A PROPOS DE L'AUTEUR

Armelle Plantevin est rédactrice de publication du blog, ainsi que co-fondatrice et directrice de collection à La Galerie Virtuelle