Walker Evans. Pour tout amateur de photographie, ce nom raisonne d’un écho tout particulier, d’une importance manifeste.
Des images d’une Amérique déjà lointaine viennent à nous, une Amérique en noir et blanc, qui travaille, dont le quotidien ne se traduit pas par le rêve américain.

Walker Evans et Wilder Hobson, « Homes for Americans », Fortune, avril 1946. Courtesy of the Metropolitan Museum of Art, New York
Walker Evans et Wilder Hobson, « Homes for Americans », Fortune, avril 1946. Courtesy of the Metropolitan Museum of Art, New York


Ce sont les images les plus connues de Walker Evans (1903-1975). Celles prises en 1936, à la demande de le FSA (Farm Security Administration), afin de documenter les effets de la Grande Dépression sur la population rurale. Son style est déjà bien affirmé, ses images sont dépouillées, sans mise en scène, d’une sobriété toute documentaire.

Dans le débat qui oppose depuis le début du siècle les partisans d’une photographie envisagée comme un art, à ceux qui l’envisagent comme la capture de la réalité à un moment donné, Walker Evans a depuis longtemps choisi son camp et c’est de ces derniers dont il se revendique. Ses portraits ont une force, une intensité, une sincérité naturelle qui lui valent très vite d’être reconnu comme un grand et exposé au MOMA dès 1938.

 Walker Evans, « Labor Anonymou s», Fortune, novembre 1946. Courtesy of the Metropolitan Museum of Art, New York
Walker Evans, « Labor Anonymou s», Fortune, novembre 1946. Courtesy of the Metropolitan Museum of Art, New York

L’exposition du Pôle image Haute Normandie Walker Evans the magazine work se concentre sur la partie de son travail qui est moins connu et qui pourtant ne cessera tout au long de sa carrière d’en être un élément essentiel. C’est sa production pour la presse magazine.

Dès 1934, Walker Evans commence à travailler avec le magazine Fortune, longue collaboration qui durera jusqu’en 1965, puis viennent d’autres magazines prestigieux tels que The Architectural Record, Times, Life, Harper’s Bazaar. Travail éditorial, comprennant des essais et des portfolios, qui fut important et qui participa de manière non négligeable à la crédibilité de son travail photographique ainsi qu’à sa notoriété.

Portraits d’hommes, de femmes, de l’ouest à l’est et du nord au sud, Walker Evans parcourt son pays, capturant visages d’hommes et de femmes qui vivent et travaillent dans les villes ou les campagnes. Il s’attache également à photographier l’architecture d’un pays qui se construit et se transforme.

Walker Evans, « Before They Disappear », Fortune, mars 1957. Courtesy of the Metropolitan Museum of Art, New York
Walker Evans, « Before They Disappear », Fortune, mars 1957. Courtesy of the Metropolitan Museum of Art, New York

Ainsi, c’est une histoire de l’Amérique a travers le XIXème siècle qui défile sous nos yeux :
des années folles au krach boursier de 1929, de la Grande Dépression et du New Deal à la Seconde Guerre mondiale, jusqu’à l’élan de l’immédiat après-guerre et l’avènement de la société moderne de consommation, les sujets sont vastes, passionnants et traversent l’histoire. Celle du pays dans son aspect social et politique, mais aussi celle de la photographie dans ses avancées et dans son style, celle de la presse aussi, depuis son avènement des années 20 à son déclin dès les années 60 avec l’arrivée d’un autre média de taille, la télévision.

Œuvre et vie d’un auteur majeur du XIXème siècle mais aussi histoire d’une nation, de ses médias, de ses médiums.

Walker Evans
The magazine work
du 13 mars au 9 mai 2015

Galerie photographique Pôle image Haute Normandie
15, rue de la Chaîne
76000 Rouen
T.: +33 (0)2 35 89 36 96

Entrée libre du mardi au samedi de 14h à 18h sauf jours férié

Pour de plus amples renseignements : https://www.poleimagehn.com/photographie/actualites-photographie/item/walker-evansthe-magazine-work

 

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A PROPOS DE L'AUTEUR

Armelle Plantevin est rédactrice de publication du blog, ainsi que co-fondatrice et directrice de collection à La Galerie Virtuelle