L’une des expositions photo phare de la rentrée 2013 est celle que s’apprête à consacrer la Fondation Henri Cartier-Bresson au photographe chilien Sergio Larrain (1931-2012), intitulée Vagabondages.

Sergio Larrain
The City. Londres 1958 – 1959.
© Sergio Larrain/Magnum Photos

Cent-vingt-huit photos d’époque, des écrits, de la documentation et des coupures de presse retracent le parcours et l’oeuvre de ce photographe hors du commun, disparu en 21012. Seront présentées ses séries devenues célèbres telles que Les enfants abandonnés de Santiago, mais aussi les clichés réalisés lors de ses voyages : Londres, Paris, l’Italie et puis Valparaiso, bien sûr, terre de son pays natal et de l’Amérique Latine, singulière , à l’image de son oeuvre. Malgré une carrière photographique qui, finalement, ne dure pas dans le temps, le travail de Sergio Larrain bénéficie d’une aura spécifique dans le monde photographique : images en noir et blanc poétiques, cadrages originaux, souvent en contreplongées, tension dramatique des scènes qu’il photographie, principalement dans la rue, et cette palette de noirs et blancs, si sombre… ces aspect de son travail sont autant de caractéristiques qui constituent sa particularité.

Sergio Larrain
Ile de Chiloé, Chili, 1957
© Sergio Larrain/Magnum Photos

Après une enfance passée au sein de la haute société Chilienne, Sergio Larrain part étudier aux Etats-Unis en 1949.
C’est à ce moment qu’il fait l’acquisition, à crédit, d’un appareil photo Leica, sans se douter que celui-ci deviendra un outil de travail et un compagnon de route indispensable. C’est une succession d’événements qui le mènent à la photographie : son éducation, d’abord, au sein d’un milieu érudit, dans lequel il était accordé une place essentielle à l’art et la culture. La mort de son frère en 1951, qui le décide à suivre sa famille dans un long voyage qui l’emmènera aux confins de l’Europe et du Moyen Orient.
De retour au Chili, il se concentre sur la photographie, sur la méditation également, essentielle dans son oeuvre et dans sa vie. Nous sommes en 1952, époque à laquelle il réalise son premier travail d’importance sur les enfants abandonnés de Santiago.
Devenu journaliste free-lance, il travaille pour le magazine brésilien O Cruzeiro Internacional, cède quelques clichés d’un portfolio envoyé à Edward Steichen au MoMA, se lie d’amitié avec de nombreux artistes chiliens, voyage, réalise la première sublime série de photographies consacrée à Valparaiso.
En 1959, il rencontre Henri Cartier-Bresson, à qui il voue depuis de longues années une admiration sans borne et accepte sa proposition de rentrer à l’agence Magnum. Installé à Paris, il multiplie les reportages : la guerre d’Algérie, le mariage du Shah d’Iran, le tremblement de terre au Chili en 1960…
Mais il prend rapidement conscience que le journalisme ne lui convient pas et cesse sa collaboration en 1965 pour rentrer au Chili.
Son travail photographique ne sera plus primordial désormais à ses yeux. C’est la méditation qui lui est devenue essentielle.
Il écrit beaucoup et éventuellement associe le médium photographique à ses textes. Il publiera quelques ouvrages de ses photographies mais l’essentiel, pour Sergio Larrain, réside dans sa quête spirituelle. L’agence Magnum parvient à diffuser ses archives mais l’artiste s’enferme dans son monde, refusant toute médiatisation de son oeuvre. Toutefois, et contre toute attente, deux ouvrages seront publiés dans les années 90 : Valparaiso sur des textes de Pablo Neruda, et Londres.

En 1999 est organisée une exposition à l’IVAM à Valence, dernier projet que l’artiste ait accepté de réaliser autour de son oeuvre. Aujourd’hui, avec cet hommage posthume qui lui est rendu, parait un troisième ouvrage aux éditions Xavier Barral, à ne pas manquer.

Sergio Larrain, Vagabondages
11 septembre au 22 décembre 2013
Fondation HCB
2, impasse Lebouis
75014 Paris
tel : 01 56 80 27 00 / fax : 01 56 80 27 01
[email protected]

Horaires :
du mardi au dimanche de 13h00 à 18h30
le samedi de 11h00 à 18h45
nocturne gratuite le mercredi de 18h30 à 20h30 dernière entrée 30mn avant la fermeture fermé le lundi

Tarifs : plein tarif 6 €- tarif réduit 4 €
gratuit pour les personnes handicapées, la presse, les Amis de la Fondation et en nocturne le mercredi (18h30 – 20h30)

Métro :
Gaîté, ligne 13, sortie n°1, vers la rue de l’Ouest
Edgar Quinet, ligne 6, vers la rue de la gaîté
Vélib
90, avenue du Maine – 48, rue de l’Ouest

Bus :
Ligne 28 et 58 arrêt Losserand-Maine
Ligne 88, arrêt Jean Zay – Maine

Pour toute information supplémentaire : www.henricartierbresson.org

Sergio Larrain
Relié : 380 pages
Editeur : XAVIER BARRAL (20 juin 2013)
Collection : BEAUX LIVRES
Langue : Français
ISBN-10 : 2365110207
ISBN-13 : 978-2365110204
Dimensions du produit : 29,8 x 21,6 x 4 cm
Prix : 65 € TTC

Partagez La Galerie Virtuelle sur les réseaux sociaux Abonnez-vous à flux RSS de La Galerie Virtuelle

A PROPOS DE L'AUTEUR

Armelle Plantevin est rédactrice de publication du blog, ainsi que co-fondatrice et directrice de collection à La Galerie Virtuelle