Le Festival international de la photographie de Lianzhou proposait cet automne sa neuvième édition.

Zhang Hongtao, The Relics
Zhang Hongtao, The Relics. © ZHANG HONGTAO


Apparu en 2004, rien ne prédestinait cette petite ville située dans le nord-ouest de la province du Guangdong en Chine à initier et développer un festival international de photographie.
Coincée entre montagnes en pains de sucre, sans patrimoine historique ni musée, la ville de Lianzhou a pourtant misé beaucoup sur ce festival. Aujourd’hui, elle réunit pour l’occasion les professionnels qui comptent dans la photographie chinoise et internationale ainsi qu’un nombre croissant d’amateurs de photographie.
Pari réussit ?
A l’instar des plus grands festivals occidentaux, le Festival de Lianzhou propose des rencontres, des expositions à travers la ville, des soirées de projections, des débats, des conférences et des remises de prix. Mais nous sommes en Chine. Il a donc fallu, depuis 2004, composer avec une liberté d’expression limitée, impliquant la censure de certaines photographies, trop dérangeantes ou trop audacieuses. Blocage.

Zhang Hongtao, The Relics.
Zhang Hongtao, The Relics. © ZHANG HONGTAO

Cette neuvième édition a été marquée par l’émergence d’un thème récurrent dans le travail de nombreux artistes chinois, et assez révélateur. Ce thème oscille entre nostalgie, mélancolie et intimité. Un sentiment nostalgique du passé, un sentiment de perte des éléments lui ayant appartenu émanent de nombreuses images. La série Relics de Zhang Hongtao met en scènes des natures mortes d’objets abandonnés et poussiéreux, provenant d’immeubles voués à la démolition : un soutien-gorge, une cage à oiseau, des assiettes….
Dans Changes in the Pearl River Delta, Zhu Xiamin aborde avec un regard non dénué d’émotion les mutations urbaines dans une région qui fut un bassin majeur de la transformation économique chinoise.
Faut-il y voir une remise en question de l’évolution de la société chinoise, qui fut aussi brutale que rapide ?

Enfin, il est à noter, et c’est une première, que le lauréat du prix du Festival international de la photographie de Lianzhou a été remis à un étranger, Thomas Sauvin, pour une série qu’il a trouvée dans une déchetterie de la capitale Chinoise. Celui-ci, après avoir classé et développé les pellicules datant des années 1980/90, en a fait un album, Beijing Silvermine. Choix du lauréat singulier et audacieux, qui en dit long sur la volonté de la photographie chinoise de s’inscrire dans une échelle mondiale.

Festival International de la photographie de Lianzhou

Pour de plus amples renseignement : www.lianzhoufoto.com

 

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A PROPOS DE L'AUTEUR

Armelle Plantevin est rédactrice de publication du blog, ainsi que co-fondatrice et directrice de collection à La Galerie Virtuelle