Nous sommes dans la première moitié du XIXème siècle. Les inventions se multiplient, ce sont les temps modernes… Un sujet attire, depuis longtemps, en France, en Angleterre et aux États-Unis, quelques artistes ou scientifiques passionnés : ils ne l’appellent pas encore photographie. Il s’agit pour eux de saisir une image du réel.

Portrait de Louis Jacques Mandé Daguerre (1787-1851). E. Thiesson. © Musée Carnavalet / Roger-Viollet
Portrait de Louis Jacques Mandé Daguerre (1787-1851). E. Thiesson. © Musée Carnavalet / Roger-Viollet


Si, en ce début de XIXème siècle, ces chercheurs ont l’instrument, la chambre noire, le procédé, ils leur manque le moyen de fixer l’image.
Nicéphore Niépce (1765-1833), en 1827, parvient à réaliser celle que l’on considéra en France comme la première photographie, à la chambre noire portative et grâce à un un temps de pose extrêmement long. Cette première photographie est appelée « Point de vue du Gras ».
Louis Jacques Mandé Daguerre (1787-1851), au courant des recherches de N. Niépce, connu à Paris en tant que peintre et « propriétaire du Diorama, théâtre de son et lumière, trompe l’œil animé… » s’associe à ses recherches mais Niépce meurt en 1833 sans que ses travaux ne soient officiellement reconnus.

Daguerre continue seul ses recherches et déclare en 1939 avoir trouvé un nouveau procédé, plus net et plus précis. A l’aide d’un véritable laboratoire, il expose une plaque de cuivre recouverte d’une couche d’argent sensibilisée aux vapeur d’iode dans la chambre noire, qu’il développe ensuite aux vapeurs de mercure. Il nomme le procédé Daguerréotype.
Au mois de juillet, la découverte est annoncée à la chambre des députés. Le procédé est acheté par l’Etat contre une pension à vie pour Daguerre et offert par la France à l’humanité toute entière…
C’est un véritable succès social. Le portrait devient une mode, certains courant dans les nouveaux studio de photographie, d’autres préférant acquérir eux même le nécessaire et précieux laboratoire. Même si avoir son portrait nécessite des heures interminables de pose, le narcissisme populaire l’emporte, et le Daguerréotype est un vrai succès.
Les Daguerréotypes avaient pour avantage d’être précis et nets. Ils avaient l’inconvénient d’être fragiles, les plaques se rayant facilement et s’oxydant rapidement.

Le 19 mars 2015, lors d’une très belle vente aux enchères organisée par la maison de vente Pierre Bergé à Paris , « Une histoire particulière de la photographie, Collection de Monsieur et Madame X », un Daguerréotype représentant M. Huet sera proposé aux enchères. Il date de 1837, ce qui fait de lui le premier Daguerréotype connu de Daguerre. Il porte sa signature, l’identification du modèle et la date, au crayon, au dos. Découvert par un grand collectionneur de photographie sur un stand des puces dans les années 90, celui ci mis dix années pour  découvrir et authentifier les mots et la date figurant au dos de la toute petite image. « M. Huet 1837 », soit trois années avant la révélation du procédé. Autant dire que cela a révolutionné le monde de la photographie. Estimé 600 à 800 000 €, ce petit bout de patrimoine national devrait trouver un autre écrin pour continuer à témoigner des inventeurs de la photographie et de ses années fondatrices.

Pierre Bergé et Associés

Une histoire particulière de la photographie
Collection de Monsieur et Madame X

Jeudi 19 mars 2015 à 14h00
à Drouot-Richelieu – Salles 5 et 6

Expositions publiques:
Mardi 17 mars de 11 heures à 18 heures
Mercredi 18 mars de 11 heures à 18 heures

Téléphone pendant l’exposition publique:
+33 (0)1 48 00 20 05 ou +33 (0)1 48 00 20 06

https://www.pba-auctions.com/html/index.jsp?id=22672&lng=fr&npp=1000

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A PROPOS DE L'AUTEUR

Armelle Plantevin est rédactrice de publication du blog, ainsi que co-fondatrice et directrice de collection à La Galerie Virtuelle