La Fondation Henri Cartier-Bresson présente une importante rétrospective consacrée au photographe américain Emmet Gowin.
Jusqu’au 27 juillet 2014.

Edith, Chincoteague Island (Virginie), 1967 ©Emmet Gowin, Courtesy Pace/MacGill Gallery, New York
Edith, Chincoteague Island (Virginie), 1967
©Emmet Gowin, Courtesy Pace/MacGill Gallery, New York

Emmet Gowin dit, à propos de sa vie, son oeuvre : « si je n’avais pas épousé Edith, vous n’auriez jamais entendu parler de moi ».
Cela résume à quel point Edith est au centre de sa photographie. Une inspiration au départ, elle est un processus créatif qui reste présent pendant cinquante ans de carrière, évoluant certes, et s’adaptant au regard de l’artiste et aux thèmes de son œuvre qui s’élargissent. Edith est là, d’une façon ou d’une autre.

Né en 1941 en Virginie, Emmet Gowin grandit dans un environnement familial strict et d’une grande ferveur religieuse. Toujours très tourné vers les arts, il commence néanmoins des études commerciales, avant de changer d’orientation et de suivre pendant quatre ans des cours d’art graphique au Richmond Professional Institute. Rapidement, il choisira le moyen d’expression qui lui convient le mieux, la photographie. Très observateur et admiratif du travail de ses aînés, il multiplie ses références autour de Cartier-Bresson, Ansel Adams, Walker Evans. Il rencontre Robert Franck en 1963, acquiert un Leica 35 mn en 1962, et épouse Edith en 1964, grand sujet de sa vie.
Pendant une décennie, Emmet Gowin puise ses sujets autour de lui, dans son environnement familial, qui lui offre une source d’inspiration intarissable. Ce sont ces photos là, celles d’Edith puis de ses enfants qui l’amènent à la notoriété. Photographies du quotidien, scène de genre ou portraits, elles sont empruntes de bienveillance et de douceur, mais aussi d’un aspect étrange, que l’auteur ne renie pas et qu’il explique par ces mots : « ce qui est étrange, c’est la réalité« .

Puis, les choses s’enchainent à partir des années 70.
Sa technique évolue, son travail est exposé à la Light Gallery puis au Moma. Sa vocation d’enseignant prend une autre dimension avec sa nomination à l’université de Princeton, où il enseignera la photographie pendant 36 ans, suscitant parmi ses élèves de nombreuses et belles vocations.

La Khazneh vue du Sîq, Pétra (Jordanie), 1985 ©Emmet Gowin, Courtesy Pace/MacGill Gallery, New York
La Khazneh vue du Sîq, Pétra (Jordanie), 1985
©Emmet Gowin, Courtesy Pace/MacGill Gallery, New York

C’est à cette époque qu’Emmet Gowin voyage, s’intéresse au paysage et notamment aux traces pérennes laissées par l’homme et ses activités. Il trouve en Irlande, en Italie puis en Jordanie des paysages qui sont autant de tableaux abstraits dans lesquels l’étrangeté a toujours sa place. Puis, c’est du ciel qu’il se placera pour réaliser d’autres clichés encore, animé d’une volonté d’appel à la réflexion sur les désordres naturels et humains qui jonchent la terre : sites dévastés par des éruptions, mines à ciel ouvert, lieux d’agriculture intensive…
Sa photographie est un témoignage esthétique contemporain.

Depuis quelques années, c’est une autre passion qui l’emmène en Amérique du Sud. Avec l’aide de biologistes, il effectue un recensement scientifique de toutes les espèces de papillons de nuit vivant dans la fôret tropicale… vaste sujet, auquel est à nouveau associée sa femme. Edith est là, sur les clichés, sa silhouette se juxtaposant à celles des papillons, dans un tableau si délicat, si fin et poétique que le tirage unique sur du papier fait main viré à l’or ne rend l’ensemble que plus précieux. Il fallait bien cela pour Edith !

L’exposition est organisée par la Fundación MAPFRE, en collaboration avec la Fondation HCB.

Emmet Gowin
14 mai – 27 juillet 2014

Fondation Henri Cartier-Bresson
2, Impasse Lebouis
75014 Paris
Tel : 01 56 80 27 00
Fax : 01 56 80 27 01
[email protected]

Heures d’ouverture au public :
Du mardi au dimanche de 13h00 à 18h30
nocturne le mercredi jusqu’à 20h30.
le samedi de 11h00 à 18h45,
Dernière entrée 30 mn avant la fermeture.
Fermé le lundi.

Tarifs :
Plein tarif : 7€
Tarif réduit : 4€ pour chômeurs (justificatif de – de 3 mois), moins de 26 ans, plus de 60 ans
Gratuit pour les handicapés, la presse, les Amis de la Fondation et en nocturne le mercredi (18h30 – 20h30)

Accès :
Métro : ligne 13 : Gaité sortie n°1, vers la rue de l’Ouest – ligne 6 : Edgard Quinet, vers la rue de la Gaité
Bus : Ligne 28 et 58 arrêt Losserand-Maine, Ligne 88, arrêt Jean Zay – Maine
Vélib : 90, Avenue du Maine, 48, rue de l’Ouest

Pour de plus amples informations vous pouvez vous rendre sur le site officiel de la fondation
www.henricartierbresson.org

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A PROPOS DE L'AUTEUR

Armelle Plantevin est rédactrice de publication du blog, ainsi que co-fondatrice et directrice de collection à La Galerie Virtuelle