La Galerie Virtuelle

Hommage à Benoît Gysembergh

Benoît Gysembergh s’en est allé et le monde de la photographie rend unanimement hommage à celui qui fut l’un des plus grands photoreporters de ces dernières années.

Benoît Gysembergh au Tchad, en 1990. | Scoop


Disparu prématurément vendredi 3 mai 2013 à l’âge de 58 ans, ses amis et collaborateurs parlent de lui comme
d’un « Gentleman reporter », d’un « seigneur », saluant son professionnalisme, son regard affûté, sa discrétion,son humanisme. Depuis 1976, il parcourt le monde et ses conflits pour Paris Match. À son actif, plus de 500 doubles pages parues dans le célèbre hebdomadaire, ayant pour sujets les conflits au Liban, en Somalie, au Tchad, au Rwanda ou en ex-Yougoslavie. Plus rarement des sujets politiques. Toujours au Leica, toujours au plus près de la scène et de ses protagonistes.

Rien ne prédisposait particulièrement Benoît Gysembergh à la photographie et au photojournalisme. Il naît à Dinard en 1954, passe son enfance en Normandie et se destine à l’hôtellerie. Lycéen, il devient «photographe amateur» grâce à un Leica que lui prête un surveillant du lycée. À Paris il côtoie la crème de la crème des photographes au Relais Montmartre, un restaurant-galerie fréquenté par Cartier-Bresson, Doisneau, Sieff, et dont le patron n’est autre que Léon Herschtritt, photographe au Nouvel Observateur. Il y travaille, expose et écoute attentivement cette clientèle passionnée et passionnante.

Puis s’enchaînent les premiers reportages au bout du monde pour Gamma d’abord, puis pour Camera Press à Londres avant d’être remarqué et embauché par Roger Therond, nouveau patron de Paris Match. Il a 22 ans, un contrat d’exclusivité, un Leica et cette insatiable envie d’être un témoin des événements qui marquent le monde.

Benoît Gysembergh a cessé d’être ce témoin mais il laisse derrière lui des reportages de grande qualité ainsi que son nom parmi ceux qui composent déjà la liste des photographes illustres.