Le Bal propose avec David Campany de revenir sur une oeuvre-phare de l’histoire de l’art et de la photographie : Elevage de poussière de Man Ray et Marcel Duchamp, deux noms d’artistes forts de cette époque avant-gardiste.

Élevage de poussière, Man Ray et Marcel Duchamp,1920, Courtesy Galerie Françoise Paviot©ADAGP, Paris 2015
Élevage de poussière, Man Ray et Marcel Duchamp,1920, Courtesy Galerie Françoise Paviot©ADAGP, Paris 2015

C’était en 1920. Marcel Duchamp, Man Ray étaient, avec d’autres, les acteurs d’une période artistique en pleine émulation. Entre dadaïsme, surréalisme, ils bousculaient, avec bien d’autres, les codes de la beauté idéale, toujours en quête d’autre chose, mêlant art, réflexions intellectuelles et psychisme.
La photographie était pour certains de ces artistes un moyen de travail, de recherche, le « nouveau » médium leur permettant d’aller encore plus loin….
Ensemble, Man Ray et Duchamp sont les auteurs de cette photographie, dont la paternité fut longtemps revendiquée par d’autres et seulement officiellement intitulée en 1964 Elevage de poussière. Ce qu’elle représente est resté longtemps ambigu, sol poussiéreux, vue aérienne ?
Ambiguité et abstraction ont fait toute la force de l’oeuvre.
En 1924 elle avait fait l’objet d’une parution avec cette légende :
Voici le domaine de Rrose Sélavy / Comme il est aride – comme il est fertile / comme il est joyeux – comme
il est triste!
Vue prise en aéroplane par Man Ray. 1921.

Mona Kuhn, Ruins in Reverse, 2012, Courtesy Digital Globe, © Mona Kuhn
Mona Kuhn, Ruins in Reverse, 2012, Courtesy Digital Globe, © Mona Kuhn

L’histoire relate qu’en 1920, l’artiste Man Ray rend visite à son ami Marcel Duchamp dans son atelier new-yorkais et qu’il voit une plaque de verre posée à plat, recouverte d’une épaisse couche de poussière que Duchamp avait volontairement laissé s’accumuler durant des mois. Cela fut un des stades d’élaboration de ce qui deviendra sa plus grande œuvre en techniques mixtes, La Mariée mise à nu par ses célibataires, même, également connue sous le nom de Grand Verre (1915-1923). L’épaisseur de la poussière représente l’épaisseur du temps.

David Campany tisse autour de cette photographie des liens à la fois artistiques, historiques, littéraires, réels ou fantasmés, pour construire une exposition dont le thème, la poussière, souligne le caractère actuel et moderne du célèbre cliché pris il y a presque un siècle, et cela pourrait-être hier…

Des photographies d’auteurs célèbres et talentueux sont ici réunies tels que Man Ray, Marcel Duchamp, John Divola, Sophie Ristelhueber, Walker Evans, Mona Kuhn, Aaron Siskind, Gerhard Richter, Xavier Ribas, Nick Waplington, Eva Stenram, Georges Bataille, Jeff Wall, Frederick Sommer, Brassaï, Edward Ruscha, Robert Filliou, Robert Burley, Jeff Mermelstein, Wols, Robert Lebel, Laure Albin Guillot, John Gerrard, Jacques-André Boiffard, Edward Weston, Shomei Tomatsu, Alain Resnais, William Allen et Bruce Nauman, David Gould, Giorgio Sommer, Tereza Zelenkova, Rut Blees Luxembourg, Louise Oates, Charles Henri Ford.

A na pas manquer !

Dust / Histoires de poussière d’après Man Ray et Marcel Duchamp
Une proposition de David Campany
16 octobre 2015 au 17 janvier 2016

Le Bal
6, Impasse de la Défense
75018 Paris
Tél. : +33 (0)1 44 70 75 50
[email protected]

Horaires : 
mercredi/vendredi 12H-20H
samedi 11H-20H
dimanche 11H-19H

nocturne le jeudi jusqu’à 22H

Fermé lundi et mardi
Lieu accessible aux personnes à mobilité réduite

Tarifs :
5 € tarif plein
4 € tarif réduit
étudiant
– de 25 ans
+de 60 ans
Enseignant
Artiste (Maison des artistes, SACD)
Famille nombreuse
Habitant du 18ème arrondissement
Groupe (à partir de 10 personnes)
Partenaires du Bal

Gratuité
Gratuité sur présentation d’un justificatif récent :
Demandeur d’emploi – bénéficiaires des minima sociaux
Ami du BAL
Journaliste
– de 12 ans
Personne handicapée et accompagnateur
Elève participant à la fabrique du Regard
Amis et salariés des structures partenaires du Bal: Maison Rouge, MEP, Jeu de Paume, Fondation Cartier

Accès : 
métro :
Place de Clichy, lignes 2 et 13
bus :
54, 74, 81, arrêt Ganneron

Pour de plus amples renseignements : www.le-bal.fr

 

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A PROPOS DE L'AUTEUR

Armelle Plantevin est rédactrice de publication du blog, ainsi que co-fondatrice et directrice de collection à La Galerie Virtuelle