Arles pleure aujourd’hui celui qu’elle a vu grandir, jeune homme au talent inestimable, qui a su, seul, se faire un nom dans le monde de la photographie, et le faire évoluer, vers plus de reconnaissance.
Lucien Clergue était un passionné. De photographie certes, mais aussi de musique, de sa ville d’Arles et de sa chère Camargue….

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Né en 1934, il rêve à l’issue de la seconde guerre mondiale, de théâtre et de cinéma. Son destin sera tout autre : photographe.
Tout jeune et plein d’audace, il arrive à se créer des liens dans le monde culturel, des liens importants : Izis, qui très vite l’encourage, Pablo Picasso, le maître absolu, qui se laisse photographier par celui qui, a 19 ans, n’est encore qu’un jeune homme inconnu, pratiquant la photographie pendant sa pause déjeuner.

Le jeune Lucien, à travers des thèmes comme les natures mortes, de charognes souvent, ou les enfants gitans, adopte un style bien à lui : toujours graphiques, ses photographies sont, dès le début, poétiques et fortes. Sans se situer dans le reportage à caractère social, l’implication du photographe dans l’image en est une composante intrinsèque. Ensuite viendront les nus, osés pour l’époque, thématique importante, qu’il exploitera tout au long de sa carrière de photographe.

La célébrité, Lucien Clergue la connait rapidement, aux Etats-Unis plus vite qu’en France. Dès 1961, Edward Steichen, conservateur du département photographique du MoMA, lui achète et expose des clichés. Département photographique. Cela n’existe pas en France, où la photographie n’est certes ni pensée, ni envisagée comme un art. Lucien Clergue se bat pour qu’en France aussi, la photographie gagne ses lettres de noblesse. Il parvient à convaincre Jean-Maurice Rouquette, conservateur du musée Réattu à Arles, de créer un département de photographie au sein du musée uniquement voué aux beaux-arts. Une petite victoire, avant celle, éclatante, des Rencontres d’Arles, dont Lucien Clergue est à l’origine avec Michel Tournier et Jean-Maurice Rouquette et qui, depuis 45 années, sont devenues le rendez-vous incontournable du monde de la photographie. Un bel hommage à Lucien Clergue y était rendu cet été, avec une rétrospective importante consacrée à l’œuvre de son fondateur par François Hébel, à l’atelier de la Chaudronnerie, ainsi qu’une exposition au musée Réattu, que vous pouvez encore voir jusqu’au  4 janvier, Les Clergue d’Arles.

Lucien Clergue laisse derrière lui l’image d’un homme attachant, à l’énergie et à la curiosité inépuisable, une œuvre photographique importante, une histoire passionnante, un héritage inestimable, que nous pouvons redécouvrir sans cesse et auquel nous pourrons nous nourrir encore et encore….

Les Clergue d’Arles
5 juillet au 4 janvier

Musée Réattu
10, rue du Grand Prieuré
13200 Arles – France
Tél : 04 90 49 37 58 – Fax : 04 90 49 36 97

Tarif plein 7 €, tarif réduit 5 €
ouverts du mardi au dimanche
fermés les lundis
10h – 18h du 5 juillet au 31 octobre
10h – 17h du 2 novembre au 28 février

Pour plus de renseignements : httpss://jlcougy.wordpress.com/2014/06/24/exposition-clergue-arles-musee-reattu/

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A PROPOS DE L'AUTEUR

Armelle Plantevin est rédactrice de publication du blog, ainsi que co-fondatrice et directrice de collection à La Galerie Virtuelle