C’est une belle histoire que nous raconte le Jeu de Paume à partir du 9 février avec la rétrospective qu’il consacre à François Kollar (1904-1979). Celle d’un homme qui, né en 1904, jeune ouvrier professionnel et assidu, deviendra photographe professionnel. Celle d’un photographe à qui seront commandés des sujets de reportages importants, témoignant des changements industriels et sociaux profonds d’un pays en pleine mutation.

La Tour Eiffel vers 1930 François Kollar Tirage gélatine-argentique d‘époque. MNAM/CCI, Centre Pompidou, Paris, inv. AM 2012-3429. Achat grâce au mécénat Yves Rocher, 2011. Ancienne collection Christian Bouqueret
La Tour Eiffel vers 1930 François Kollar
Tirage gélatine-argentique d‘époque.
MNAM/CCI, Centre Pompidou, Paris, inv. AM 2012-3429. Achat grâce au mécénat Yves Rocher, 2011. Ancienne collection Christian Bouqueret

François Kollar nait en 1904 en Hongrie, Slovanie actuelle. Lorsqu’il devient photographe à l’âge de 24 ans, il a déjà une solide expérience du monde professionnel et industriel : celui des chemins de fer, celui des usines Renault de Boulogne-Billancourt et celui des studios de l’imprimeur Draeger.
Son expérience des machines, des ouvriers, des matériaux, du monde du travail, se ressentira tout au long de son travail, notamment dans sa façon d’aborder les sujets, qu’ils soient humains, mécaniques, artisanaux ou plus glamour avec la photo de mode.

Étude publicitaire pour "Magic Phono", portrait de Marie Bell en photomontage 1930 © François Kollar Superposition de négatifs, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont
Étude publicitaire pour « Magic Phono », portrait de Marie Bell en photomontage
1930 © François Kollar
Superposition de négatifs, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont

En 1930, François Kollar ouvre un studio de photographie à Paris. Il travaille pour la publicité et le luxe, aidé par sa jeune épouse qui lui sert de modèle. Il travaille avec beaucoup de liberté, jouant avec la lumière, les formes et les matières, sublimant ses modèles. Il collabore avec les magazines prestigieux de l’époque, dont Harper’s Bazaar, travaille pour Hermès, Molyneux, Oméga, Christofle, photographie les modèles et les personnalités de la mode, Coco Chanel, Elsa Schiaparelli.
Toujours en 1930, après avoir participé à l’exposition internationale de photographie à Munich qui réunit les grands photographes de l’époque (Kertesz, Germaine Krull, Florence Henri…), il reçoit une commande des éditions Horizons de France intitulée La France travaille (1931-1934). S’ouvrent alors à lui de longues années de pratique de reportages industriels, en France, puis à l’étranger, seulement interrompues par les années de guerre, entre 1939 et 1945.
Kollar photographie tous les domaines d’activité : l’industrie, l’agriculture, l’aviation, l’artisanat, les secteurs automobile, nautique et ferroviaire. Il aime ça et cela se voit dans ses photographies.
Ce travail fut édité par les éditions Horizons de France en 15 fascicules thématiques dans lesquels les photographies de François Kollar cotoient des textes d’écrivains en vogue à l’époque : Paul Valéry, Pierre Hamp, Lucien Favre

Publicité pour machine à écrire Hermès 1930 © François Kollar Tirage d‘époque, 30,1 x 23,7 cm. Donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont
Publicité pour machine à écrire Hermès
1930 © François Kollar
Tirage d‘époque, 30,1 x 23,7 cm.
Donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont

En 1951, François Kollar réalise une commande passée par l‘État français sur l‘Afrique Occidentale Française ainsi qu’une série de photographies des ateliers de l‘Union Aéromaritime des Transports. L‘exposition mettra ainsi en évidence, à travers le travail de François Kollar, l‘évolution de l‘univers du travail au XXeme siècle et la place que l‘homme et la femme y occupent, dans un monde secoué par des conflits mondiaux et en pleine reconstruction.

Le travail de François Kollar se regarde aujourd’hui à la lecture de notre XXIème siècle et à celle de l’évolution du contexte historique. Environ 130 tirages d’époque, pour beaucoup inédits, jalonneront l’exposition à côté de nombreux documents et magazines.

François Kollar
Un ouvrier du regard
du 9 février au 22 mai 2016

JEU DE PAUME
1, place de la Concorde
75008 Paris
Renseignements : 01 47 03 12 50
ou [email protected]
Accès par le jardin des Tuileries,
escaliers côté rue de Rivoli.
Accès aux personnes handicapées,
par l’entrée principale place de la Concorde.

Heures d’ouverture au public :
Mardi (nocturne) : 11h à 21h
Mercredi à dimanche : 11h à 19h
Fermeture le lundi, y compris les lundis fériés.
Fermeture le 25 décembre, le 1er janvier et le 1er mai.
Fermeture des caisses 30 minutes avant la fermeture du bâtiment.
Fermeture des salles 5 minutes avant la fermeture du bâtiment.

Tarifs :
Plein tarif : 10€
Tarif réduit : 7,50€
Accès libre aux expositions de la programmation Satellite
Les « mardis jeunes » : entrée gratuite pour les étudiants et les moins de 26 ans le dernier mardi du mois, de 17h à 21h
La vente des billets se termine une demi-heure
avant la fermeture des espaces d’expositions.
Une visite commentée est proposée chaque mercredi et samedi à 12h30. Visite gratuite sur présentation de votre billet d’entrée aux expositions.

Accès :
Métro : ligne 1, 8 et 12 – Concorde
Bus : 24, 42, 72, 73, 84, 94
Velib’ : Station n° 1020 : 2 rue Cambon
Station n° 1018 : 2 rue d’Alger
Station n° 215 215 Rue Saint-Honoré
Station n° 8005 : 4 place de la Madeleine
Parking Vinci Park Services : 6 Place de la Concorde
Parking Tuileries : 38 Rue du Mont Thabor

Pour de plus amples informations, consulter le site officiel du Jeu de Paume : www.jeudepaume.org

Partagez La Galerie Virtuelle sur les réseaux sociaux Abonnez-vous à flux RSS de La Galerie Virtuelle

A PROPOS DE L'AUTEUR

Armelle Plantevin est rédactrice de publication du blog, ainsi que co-fondatrice et directrice de collection à La Galerie Virtuelle