Eli Lotar (1905-1969) fait l’objet d’une exposition d’importance au Jeu de Paume qui, à travers tirages d’époque, documents et films documentaires, revient sur l’ensemble de l’oeuvre du photographe.

Portraits, natures mortes urbaines, photographies documentaires, photo montages…
l’oeuvre d’Eli Lotar est vaste, composé de genres différents, mais dont le style reste à la fois inhérent et uniforme à l’ensemble.


D’origine Roumaine, arrivé à Paris en 1924, formé à la photographie par Germaine Krull, Eli Lotar réalisera, tout au long de sa carrière, à la fois de la photographie dans l’esprit « nouvelle vision » de l’époque, à la fois de la photographie documentaire ou du portrait. Dans un style toujours très épuré, proche parfois des surréalistes, le regard qu’il pose sur les choses et les personnes est à la fois pertinent, poétique et singulier.
Très vite, il travaille pour les revues d’avant-garde telles que Vu, Jazz, ou encore Arts et métiers graphiques.
Ses photographies urbaines ou d’objets vont dans le sens de la photographie moderne qui émerge à Paris à la fin des années 20 : « découvrir dans l’objet connu l’objet inconnu » s’applique formidablement bien aux tirages qu’Eli Lotar fait du paysage urbain et industriel de Paris et ses alentours, et lui vaudront de gagner dignement sa place aux côtés des plus grands photographes de l’époque à l’exposition Film und Foto de Stuttgart, en 1929.

Mais Eli Lotar explore avec talent d’autres genres, comme la photo documentaire. Il délaisse le centre urbain de Paris pour explorer ses quartiers alentours plus démunis ou plus insolites. Son travaille documente, de nuit ou de jour, d’en haut ou à ras du sol, une ville en pleine mutation, à la fois archaïque et moderne. Les abattoirs de la Villette, les prostituées parisiennes ou encore le Front Populaire de 1936 en Espagne sont des sujets dans lesquels il parvient à exprimer un point de vue social et politique, tout en gardant ce style photographiquement épuré et graphique, à la recherche du détail qui bouleverse le regard.

Dans les années 30, Eli Lotar se rapproche et travaille avec de nombreux écrivains (Jacques et Pierre Prévert), des réalisateurs de cinéma (Joris Ivens, Alberto Cavalcanti et Luis Buñuel) ou des hommes de théâtre (Antonin Artaud et Roger Vitrac). Son engagement social et politique va de paire avec son goût pour le travail collectif. Le contexte politique et social de l’époque des années 30 guide son travail. Il participe à Terre sans pain, un film documentaire de Luis Buñuel, qui illustre les conditions de vie déplorables de la région des Hurdes en Espagne. Après la guerre, en 1945, il réalisera Aubervilliers, un documentaire sur les conditions de vie à l’intérieur de ses taudis, qui y sont nombreux.

Et puis, il y a bien sûr les portraits d’Eli Lotar, ceux qu’il réalise de son entourage proche, intellectuels ou hommes et femmes des arts de l’époque : les surréalistes, Georges Bataille, André Masson, Roger Vitrac ; les acteurs et actrices du music-hall : Sylvia Bataille, Feral Benga…et puis aussi ceux de Gemaine Krull et d’Alberto Giacometti, qui réalisera en retour son buste en bronze, dans les années 60.
Photographe de talent, l’oeuvre d’Eli Lotar gagne à être mieux connu, et cela est chose faite ici, au Jeu de Paume, en collaboration avec le Centre Pompidou.

Eli Lotar (1905-1969)
14 février – 28 mai 2017

JEU DE PAUME
1, place de la Concorde
75008 Paris
Renseignements : 01 47 03 12 50
ou [email protected]
Accès par le jardin des Tuileries,
escaliers côté rue de Rivoli.
Accès aux personnes handicapées,
par l’entrée principale place de la Concorde.

Heures d’ouverture au public :
Mardi (nocturne) : 11h à 21h
Mercredi à dimanche : 11h à 19h
Fermeture le lundi, y compris les lundis fériés.
Fermeture le 25 décembre, le 1er janvier et le 1er mai.
Fermeture des caisses 30 minutes avant la fermeture du bâtiment.
Fermeture des salles 5 minutes avant la fermeture du bâtiment.

Tarifs :
Plein tarif : 10€
Tarif réduit : 7,50€
Accès libre aux expositions de la programmation Satellite
Les « mardis jeunes » : entrée gratuite pour les étudiants et les moins de 26 ans le dernier mardi du mois, de 17h à 21h
La vente des billets se termine une demi-heure
avant la fermeture des espaces d’expositions.
Une visite commentée est proposée chaque mercredi et samedi à 12h30. Visite gratuite sur présentation de votre billet d’entrée aux expositions.

Accès :
Métro : ligne 1, 8 et 12 – Concorde
Bus : 24, 42, 72, 73, 84, 94
Velib’ : Station n° 1020 : 2 rue Cambon
Station n° 1018 : 2 rue d’Alger
Station n° 215 215 Rue Saint-Honoré
Station n° 8005 : 4 place de la Madeleine
Parking Vinci Park Services : 6 Place de la Concorde
Parking Tuileries : 38 Rue du Mont Thabor

Pour de plus amples informations, consulter le site officiel du Jeu de Paume : www.jeudepaume.org

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A PROPOS DE L'AUTEUR

Armelle Plantevin est rédactrice de publication du blog, ainsi que co-fondatrice et directrice de collection à La Galerie Virtuelle